Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du vendredi 29 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission recherche et enseignement supérieur (état b)

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

À mon tour, puisque chacun raconte son parcours d'étudiant, de témoigner de mon expérience : à mon époque, l'entrée en licence était sélective, tout comme l'entrée en maîtrise, l'entrée en DEA (diplôme d'études approfondies) et l'entrée en thèse ! Tout dépend apparemment des années.

Parcoursup a permis à plus de 501 000 bacheliers de trouver leur place dans l'enseignement supérieur. Il reste aujourd'hui moins de 200 étudiants en attente d'une proposition d'admission, tous issus de la filière professionnelle et ayant reçu un avis négatif de leurs professeurs pour la poursuite d'études. Ils ont néanmoins été accompagnés, vers des classes de remise à niveau, des classes tremplin, car il ne servirait à rien de leur donner une carte d'étudiant et de leur donner accès à l'enseignement supérieur si c'est pour les envoyer droit dans le mur ! Tel est le sens de la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants : nous voulons accompagner les étudiants pour leur permettre de réussir.

Vous ne parlez pas, madame la députée, des centaines de formations ad hoc créées par les établissements pour accompagner les élèves les plus fragiles et leur éviter de subir un nouvel échec. Sur le portail APB (admission post-bac), rappelez-vous, ils avaient la possibilité de s'inscrire dans des filières sélectives, quitte à ne pas être choisis faute de places et à devoir s'inscrire à l'université, où ils étaient tirés au sort – puisqu'on considérait alors qu'il n'était besoin de présenter aucune compétence particulière pour y entrer ! On exigeait un bon dossier scolaire uniquement pour intégrer les classes préparatoires et les écoles. C'était considérer, au fond, que former des diplômés bac + 8 est bien peu de chose. Avec un tel système, ils sont des milliers à être restés sur le carreau et à avoir échoué avant même les vacances de Noël.

Grâce à Parcoursup, nous avons cassé ce processus. Avec près de 5 % d'étudiants supplémentaires qui réussissent leur première année du premier coup et des dizaines de milliers d'étudiants accompagnés par des professeurs pour acquérir la capacité de réussir dans l'enseignement supérieur, nous pouvons, je crois, être fiers de la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants et de Parcoursup ! Avis défavorable.

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