Quand le chômage continuera à augmenter en raison de votre politique économique, j'espère que les Français se rappelleront à quelle porte il faudra frapper.
Quand vous justifierez la baisse de la protection sociale, à force d'exonérations, j'espère que les Français se rappelleront à quelle porte il faudra frapper.
Quand cette politique fera souffrir la quasi-totalité des Français, j'espère qu'ils se souviendront que c'est vous qui avez proposé la flat tax pour plafonner la prise en compte du revenu des détenteurs des capitaux, de sorte qu'ils seront proportionnellement moins imposés que les classes moyennes, que c'est vous qui avez décidé d'amputer de deux tiers l'ISF, redonnant du même coup 400 000 euros par an aux 0,01 % des Français les plus riches, et que c'est donc à votre porte qu'il faudra frapper.
Ce budget et la politique qui va avec, au service d'une financiarisation croissante de l'économie et au détriment de l'intérêt général, peuvent avoir des conséquences lourdes. Certes, ce mouvement ne date pas de votre arrivée au pouvoir, et ses effets sont délétères dans toute l'Europe, mais vous êtes encore monté d'un cran.
Même dans un vieux pays républicain comme le nôtre, même 250 ans après la Révolution française, le consentement national n'est pas de droit divin, il ne nous tombe du ciel ; il a été construit et se fonde notamment sur le fait – même si ce n'est pas tout à fait vrai, malheureusement, et même de moins en moins vrai en pratique – que le principe d'égalité permet d'assurer la cohésion nationale dans une République une et indivisible. Vous portez la lourde responsabilité historique de miner ce consentement national. Là encore, il faudra s'en souvenir.
J'espère très sincèrement que le recours que nous allons déposer devant le Conseil constitutionnel, avec les députés des groupes NG et GDR, concernant notamment l'insincérité de ce budget, notamment s'agissant de la flat tax et de l'ISF, portera ses fruits, et que la partie la plus négative du budget pourra ainsi être annulée.