Intervention de Béatrice Descamps

Nous avons adopté, en fin d'année 2018, le principe d'un budget spécifique de 5 millions d'euros annuels fléchés vers la recherche sur les cancers de l'enfant : enfin, la France franchissait une étape. Il est primordial d'affirmer ici que ce fléchage a montré son efficacité, car certains laissaient alors entendre qu'il ne serait pas bénéfique. Il l'a été. Il présente cependant des limites.

En 2019, quatre-vingt-huit des 588 projets déposés dans le cadre des appels à projet généraux de recherche sur les cancers ont été retenus. Seuls quatre d'entre eux portaient sur des cancers pédiatriques. Nous ne pouvons pas continuer à opposer les cancers des adultes et ceux des enfants ; à ponctionner le budget consacré à la recherche sur les premiers pour compenser les énormes lacunes que nous accusons concernant les seconds ; à ne financer les projets de recherche portant sur des cancers pédiatriques que s'ils présentent des similitudes avec ceux des adultes ; à oublier totalement – irrémédiablement – les cancers typiques de l'enfant, comme ceux du tronc cérébral ou certains types de sarcomes.

Le montant de 5 millions d'euros fléchés vers la recherche sur les cancers pédiatriques est insuffisant. Voilà pourquoi le financement des projets les plus importants et les plus ambitieux rencontre des limites. Cette somme a de surcroît été prélevée pour partie sur le budget de la recherche consacrée aux adultes, ce qui n'était pas notre objectif. La France ne peut pas continuer à accuser un retard aussi monumental en matière de recherche sur les cancers pédiatriques.

Pour cette raison, nous demandons que 20 millions d'euros soient fléchés vers la recherche sur les cancers pédiatriques. La France peut et doit franchir ce pas. Ne l'oublions pas : un budget plus élevé, cela signifie davantage de recherche. Rappelons une nouvelle fois qu'une partie des appels à projets sur des cancers pédiatriques qui auraient pu être lancés ne l'ont pas été, faute de financements.