Hier, à l'ouverture de la COP26, le Président de la République a fait la leçon à la terre entière, comme si l'Europe et la France étaient exemplaires dans la lutte contre le changement climatique. La COP ne doit pas être un concours d'éloquence avec pour sujet la planète : on ne saurait se payer de mots. La situation est préoccupante : nous ne devons pas reculer et nous pouvons agir. Or si la France et l'Europe prennent des engagements, il y a loin de la parole aux actes : les moyens ne suivent pas !
La réussite de la transition écologique exige de changer nos modes de vie et de mobiliser, à brève échéance, des moyens financiers colossaux. Sachant qu'en Europe les 10 % les plus riches émettent six fois plus de CO
Nous devons nous engager dans des programmes massifs d'investissement pour sortir de notre dépendance aux hydrocarbures, relocaliser et transformer notre industrie, rénover les logements, développer les transports en commun et le fret ferroviaire, investir dans la formation et la recherche, sans oublier d'anticiper les effets du changement climatique. Nous ne pourrons relever ce défi sans nous attaquer à la loi du marché, sans remettre en cause le pacte de stabilité et de croissance, sans tourner le dos aux politiques d'austérité, synonymes depuis des années d'inaction climatique.
La France doit prendre prochainement la présidence de l'Union européenne. Le Gouvernement doit donc s'engager à obtenir la sortie des dépenses d'investissement dans la transition écologique du calcul des déficits publics. Plutôt que de s'enfermer dans le dogme budgétaire et d'encourager un système dans lequel la règle est la captation de richesses par un tout petit nombre sur le dos des êtres humains et de la planète, il est incontournable et urgent de donner la priorité aux objectifs sociaux et environnementaux, essentiels pour l'avenir. C'est ce que réclame notre jeunesse. Monsieur le Premier ministre, y êtes-vous prêt ?