Je partage avec le rapporteur général et rapporteur spécial – je pensais parler après lui ; en fait, c'est donc plutôt lui qui partagera mon avis – l'idée que le plan de relance était indispensable pour relancer l'économie : il fallait des mesures claires pour soutenir les secteurs porteurs d'innovation et d'emploi, et retrouver le niveau de croissance qui existait avant la crise. Il fallait aussi prolonger le plan d'urgence par des initiatives de moyen terme.
Un premier bilan de ses conséquences sur notre économie peut être esquissé. A-t-il augmenté durablement la croissance potentielle ? Permet-il d'engager des dépenses de relance ou sert-il d'alibi pour réaliser des dépenses de rattrapage et de fonctionnement courant ? Si nous avons retrouvé notre niveau de PIB d'avant-crise, nous n'avons en revanche pas rattrapé le niveau de richesse que nous aurions dû avoir si la crise n'avait pas eu lieu. La perte de richesse cumulée en 2020 et en 2021 – c'est-à-dire l'impact de la dépression économique – est de l'ordre de 300 milliards d'euros, qui ne seront eux-mêmes jamais rattrapés.
Le plan de relance vise à donner un élan à court et à moyen termes. Le plan France 2030 est quant à lui un plan d'investissement à beaucoup plus long terme. Monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la relance, monsieur le ministre délégué chargé des comptes publics, hier soir nous avons reçu trois amendements du Gouvernement visant à abonder la mission "Investissements d'avenir" de nouveaux crédits destinés à financer le plan France 2030. Vous ouvrez 34 milliards d'euros en autorisations d'engagement (AE) et 3,5 milliards en crédits de paiement (CP) pour 2022.
Même si une année n'est pas suffisante pour avoir assez de recul sur le plan de relance en lui-même, on peut constater que certains dispositifs connaissent un rythme de décaissement des crédits qui prouve leur efficacité : la rénovation thermique, les dispositifs de soutien aux projets industriels ou encore les mesures concernant les jeunes.
Le premier rapport du comité présidé par Benoît Cœuré – prenant la suite du comité de suivi du plan d'urgence, il a été institué par la loi de finances pour 2021 pour assurer le suivi et l'évaluation in itinere, c'est-à-dire en cours d'exécution, du plan de relance – est, sur ce point, plutôt positif : il constate que l'objectif global des 70 milliards d'euros engagés d'ici à la fin de l'année 2021, sur les 100 milliards annoncés, semble atteignable.
Autre point positif : depuis le lancement du plan de relance, nous avons pu suivre les subventions accordées par mesure et par territoire – évidemment, cela intéresse beaucoup nos collègues parlementaires.