C'est le cas des crédits octroyés à BPIFrance – la Banque publique d'investissement – destinés à financer la mobilisation de nouveaux moyens humains, des crédits finançant le recrutement d'examinateurs du permis de conduire ou encore des moyens supplémentaires pour Pôle emploi. Il me semble que tout cela relève des crédits courants des ministères et pas du tout d'un plan de relance.
Par ailleurs, l'impact du plan de relance sur la croissance devra être estimé avec précision. Selon la direction du trésor, les mesures évaluées permettraient de rehausser l'activité de 4 points de PIB, cumulés sur la période 2020-2025, dont 1,5 point en 2021, pour un total d'environ 100 milliards. Même s'il faut prendre ce premier chiffrage avec précaution, l'effet de levier sur l'économie ne paraît vraiment pas à la hauteur de l'effort budgétaire et fiscal engagé par l'État. Avec 100 milliards d'euros d'effort générant un rattrapage de 100 milliards, on peut se poser la question de l'efficacité. Il faudra être en mesure d'apporter une réponse – peut-être en avez-vous une, monsieur le ministre. Si 100 milliards génèrent 100 milliards, c'est que l'effet de levier est trop faible.
Enfin, j'appelle votre attention sur l'enchevêtrement des plans : plan de relance, grand plan d'investissement 2018-2022, plan France 2030, PIA 4 – quatrième programme d'investissement d'avenir… Cela peut affecter la lisibilité de l'ensemble et rendre son accès compliqué pour les acteurs de la croissance et la solidarité. J'en appelle donc à une clarification de la part du Gouvernement quant à l'articulation et à la gouvernance de l'ensemble de ces plans.