Cet amendement me conduit à revenir sur les annonces qui enjolivent exagérément la réalité, comme celles qu'a faites tout à l'heure le ministre Bruno Le Maire sur la situation économique dans ce pays, notamment sur les chiffres du chômage.
Je rappelle quelques faits : le nombre d'inscrits en catégorie B et C à Pôle emploi, c'est-à-dire de personnes qui exercent une activité réduite, a affiché une nouvelle hausse de 4,2 % au troisième trimestre 2020. Entre début juillet et fin septembre, 63 % des embauches ont été faites en CDD de moins d'un mois, de sorte que l'on continue de remplacer des emplois en CDI par des emplois précaires.
Le chômage de longue durée explose aussi. Il représente aujourd'hui plus de la moitié des inscrits à Pôle emploi, contre 46 % en 2020, ce qui était déjà beaucoup.
Le chômage touche près de 20 % des jeunes, taux bien supérieur à ceux des pays voisins.
Voilà ce qu'il en est des chiffres sur lesquels vous vous appuyez pour dire que tout va bien, notamment pour les chômeurs, ce qui explique que vous comptez leur prendre une partie de leur allocation.
Nous proposons l'inverse, à savoir que, dès qu'une personne est au chômage depuis un certain temps, elle ait un droit à l'emploi garanti : l'État, sur la base du SMIC, se charge de lui proposer un emploi dans une association ou dans la fonction publique, par exemple. Bruno Le Maire évoquait la valeur travail ; cet amendement vise à mettre en œuvre ce qui est prévu dans la Constitution, c'est-à-dire le droit à l'emploi. Voilà la disposition que nous proposons et que nous créditons à travers cet amendement.