Depuis un an, nous vous parlons de la précarité des étudiants et, en guise de réponse, vous nous opposez la garantie jeunes. Cela signifie que vous assimilez les étudiants sans revenu aux décrocheurs scolaires et aux jeunes qui ont quitté le système de formation. Cette confusion traduit d'ailleurs un rapport de classes assez désastreux de la part de la majorité. Je le répète, vous confondez les étudiants sans revenu avec les jeunes qui ne suivent aucune formation, ce qui n'a rien à voir.
À cet égard, je ne vois pas pourquoi nous mettrions sous tutelle ces étudiants modestes, avec un système de garantie, alors qu'ils peuvent parfaitement être autonomes. Voilà pourquoi nous demandons que leur soient offerts les moyens de poursuivre leurs études sans problème, avec un toit et de quoi se nourrir, grâce à un revenu d'autonomie.
J'insiste, il y a ici un angle mort béant dans toute la politique que vous menez, sachant que l'apprentissage ne saurait constituer la solution à tous les problèmes. Quand on a 18 ou 19 ans, toutes les filières d'étude ne se prêtent pas à l'apprentissage : il y a un moment pour faire des études et un moment pour commencer à travailler. Je le redis donc à nouveau, vos solutions laissent les étudiants sur le bord de la route.
Vous niez les faits, arguant que le chômage des jeunes a baissé. Or quand une baisse du chômage se traduit par une augmentation de la pauvreté, cela signifie que les emplois créés sont à tiers-temps ou à mi-temps et qu'ils sont très peu payés. La réalité, c'est qu'un nombre croissant d'étudiants recourent à l'aide alimentaire, en attestent les témoignages que nous recueillons sur le terrain de la part des syndicats étudiants, des banques alimentaires, du Secours populaire ou encore du Secours catholique. Vous avez vos statistiques, mais voilà quels sont les faits ! Je me demande d'ailleurs si nous ne devrions pas conduire une mission d'information voire constituer une commission d'enquête pour contrôler les chiffres réels du chômage et de la pauvreté dans notre pays.