Vous voulez absolument qu'avant juillet, il ne se passe rien dans cet hémicycle. Or cet hémicycle, c'est la représentation nationale.
Toucher aux libertés – en définitive, c'est bien de cela qu'il s'agit –, peut se concevoir pour des raisons sanitaires, mais cela ne peut se concevoir pour une période aussi longue. Cette réduction de nos libertés, en particulier de la liberté d'aller et venir, ne peut résulter que de votes du Parlement pour des périodes brèves.
Soyons réalistes, monsieur le ministre : admettons qu'au mois de mars les choses aillent très mal, on rompra avec l'usage qui veut que dans les semaines précédant l'élection présidentielle, le Parlement ne se réunit pas. L'Assemblée se réunira, bien évidemment ! Ce sera son devoir ! Nous ne serons pas en session extraordinaire, mes chers collègues : nous pouvons parfaitement nous réunir, et nous le ferons. Et nous vous donnerons alors les pouvoirs que la situation exigerait.
Monsieur Turquois, par pitié, souvenez-vous que le général de Gaulle s'est battu pour la liberté de la France et des Français ! Ne vous emparez pas de lui. Ici, nous souhaitons défendre nos libertés. C'est pourquoi nous resterons vigilants face à ce texte qui nous paraît disproportionné, en raison notamment de son calendrier.