Eh bien, je suis capable de vous dire qu'en matière de politique hospitalière, collectivement, depuis le début des années 1970 – vous n'étiez pas né, et moi non plus –, des erreurs majeures ont été commises par tous les gouvernements successifs. Demandez un rapport si vous le voulez, et nous remonterons dans le temps.
En 1971, avant la mise en place du numerus clausus – ce n'était ni vous ni moi qui gouvernions, mais Pompidou, me semble-t-il ! –, plus de 12 000 médecins étaient formés chaque année dans notre pays, qui comptait alors 15 millions de Français de moins et où l'on vivait quinze ans de moins. Lorsque j'ai passé le concours de médecine, en 1998, nous n'étions plus que 3 500 à être formés chaque année. Ce n'est ni votre faute ni la mienne : c'est une erreur collective, qui a consisté à vouloir appliquer la maîtrise médicalisée en partant du principe que moins il y aurait de médecins, moins il y aurait de dépenses. La grande difficulté, et la vraie erreur majeure, c'est que, lorsqu'au début des années 2000, après la pléthore médicale, les premiers déserts médicaux ont commencé à apparaître, le virage n'a pas été pris. C'est à ce moment que le numerus clausus aurait dû exploser, mais ce n'a été le cas ni en 2000, ni en 2005, ni en 2010.
Si vous cherchez dans les archives, monsieur le député, vous constaterez qu'au début du dernier quinquennat, où je portais l'étiquette socialiste