Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mercredi 3 novembre 2021 à 15h00
Vigilance sanitaire — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

L'état d'urgence étant maintenu dans les territoires d'outre-mer, l'article 2 propose de ne pas s'arrêter en si bon chemin et de le prolonger d'emblée jusqu'au 31 décembre 2021. Plus encore, il autorise à activer le passe sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022. J'emploie le terme « activer » à dessein, monsieur le ministre, pour vous éviter une redite : j'ai bien compris qu'il ne s'agissait pas de prolonger le passe sanitaire, mais de laisser les mains libres au Gouvernement pour l'activer s'il le souhaite – ce qui n'est guère différent.

Deux éléments me scandalisent dans cet article. Vous rappeliez les déclarations des uns et des autres, monsieur le ministre ; mais au printemps, vous et nombre de vos collègues de la majorité expliquiez que le passe sanitaire était problématique pour les libertés, dans une société démocratique qui n'entendait pas pratiquer une surveillance absolue – je m'en souviens parfaitement ; il est facile de se repasser les vidéos. Or nous nous sommes tellement habitués au passe sanitaire que vous envisagez non seulement de le généraliser, mais aussi de le prolonger sans devoir réunir le Parlement !

Je m'étonne par ailleurs que, pour faire face au covid, vous ne cherchiez pas l'unité du pays et de la nation. Des compromis vous ont été proposés, notamment par Pacôme Rubin ; si vous les aviez suivis, en acceptant de territorialiser le dispositif, vous auriez pu susciter l'unanimité. Vous ne l'avez pas fait : vous préférez imposer coûte que coûte la méthode forte et le rapport de force. Face au covid, je ne vois pas en quoi cette stratégie peut être profitable pour le pays.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.