Certains ont affirmé il y a un instant que nous n'étions plus en état d'urgence sanitaire ; eh bien si, en Martinique et en Guyane !
Ma démonstration ne durera pas des heures – on ne me le permettrait pas, d'ailleurs. Au niveau local, les élus de tous bords demandent que l'on desserre la contrainte qui pèse sur eux – depuis mars, en Guyane. Qui, en conscience, décidera de faire appliquer un confinement ou un couvre-feu la nuit de Noël et la nuit du Nouvel An, en Guyane et en Martinique ?
En Martinique perdure un rite de Noël aussi vieux que ce territoire lui-même : le Chanté Nwel, lors duquel tout le monde chante Noël ; même les instituteurs les plus laïcs accompagnent les autres personnels de l'éducation nationale. Comment interdire ces activités avec des couvre-feux ou autres ? Il en va de même en Guyane. Ce n'est pas raisonnable.
L'autorité ne doit pas devenir de l'autoritarisme. Quand on n'arrive plus à obtenir le consentement, on est obligé d'imposer son autorité avec des méthodes de plus en plus brutales, et je vous garantis que, passé un certain point, plus personne n'obéit à rien et plus rien ne fonctionne. Le couvre-feu de dix-neuf heures en Guyane semble ainsi réservé à certains, comme j'ai pu le constater à Cayenne. Non à Noël et au Nouvel An sous couvre-feu ou sous confinement, ni dans l'Hexagone, ni en Guyane, ni en Martinique, ni à La Réunion, ni nulle part !