Intervention de Jérôme Pécresse

Réunion du jeudi 14 décembre 2017 à 9h30
Commission d'enquête chargée d'examiner les décisions de l'État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d'entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d'alstom, d'alcatel et de stx, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé

Jérôme Pécresse, président-directeur général de General Electric Énergies renouvelables :

Je vous remercie, monsieur le rapporteur, pour votre propos liminaire. Je crois, tout comme nos syndicats, que le passeport de l'actionnaire des sociétés françaises importe moins que sa stratégie industrielle et son attachement aux territoires. General Electric s'efforce de le démontrer. Nous avons conscience – et, venant d'Alstom, je suis bien placé pour le savoir – de l'émotion suscitée par le passage des activités Énergie d'Alstom sous pavillon étranger. Comme je l'ai expliqué, ce changement était devenu nécessaire en raison de l'évolution brutale des marchés de l'énergie, de la situation financière fragile d'Alstom et de son incapacité à relever le défi qui lui était lancé. Mais, encore une fois, je n'en sous-estime pas l'impact émotionnel. La bonne manière d'y répondre est, je crois, d'une part, de continuer à investir, comme nous le faisons, d'autre part, de faire toute leur place, au sein de General Electric, non seulement aux activités d'Alstom mais aussi à ses anciens cadres – dont beaucoup ont bénéficié de promotions et font actuellement carrière au sein de GE – et, enfin, de tenir nos engagements : je me suis efforcé de vous expliquer où nous en étions en la matière.

Pour répondre à votre première question, monsieur le rapporteur, le conseil d'administration d'Alstom – dont je n'étais pas membre à l'époque, je siégeais au conseil exécutif – a examiné les différentes possibilités, à savoir l'offre de General Electric et les offres alternatives montées par le groupe que vous avez mentionné en partenariat avec un acteur japonais. Il a considéré, à ce que je crois savoir, que les complémentarités étaient beaucoup plus fortes et le risque de restructuration bien inférieur avec General Electric qui, en outre, proposait une valeur supérieure pour les actionnaires d'Alstom. Il a donc décidé, en conscience, en mai 2014, de poursuivre les discussions avec GE ; rétrospectivement, il n'y a pas de raison de remettre en cause cette décision. Non seulement le principal problème auquel nous avons à faire face, c'est-à-dire la chute des marchés de l'énergie fossile, se serait posé dans les mêmes termes si l'actionnaire avait été Siemens, mais le niveau des doublons aurait été bien supérieur en Europe.

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