La commission a le pouvoir de le demander et nous n'avons pas celui de refuser. La question est donc tranchée.
Je vous réponds sur l'évolution des emplois et des carrières des cadres d'Alstom au sein de General Electric. Pendant les dix-huit mois au cours desquels je me suis consacré à l'intégration des activités énergie d'Alstom dans GE, nous n'avons pas travaillé seulement sur les synergies, le plan d'affaires intégré ou la stratégie du nouveau groupe ; nous avons également essayé de préparer, d'un côté, les employés d'Alstom à trouver leur place dans une entreprise qui a une culture assez forte et unique dans le monde et, de l'autre, les personnels de General Electric à s'adapter dans une large mesure aux façons de faire d'Alstom. Aujourd'hui, les cadres d'Alstom sont présents au sein de General Electric et continuent à y faire carrière, notamment dans des métiers qui ne sont pas ceux pour lesquels nous avons initialement rejoint GE. Je suis moi-même un des six patrons, dont quatre Américains et un Irlandais, des activités de rang 1 de General Electric ; c'est la première fois qu'un Français dirige une activité de rang 1 chez GE. Conformément aux engagements pris par GE vis-à-vis de l'État, un administrateur français, Sébastien Bazin, siège à son conseil d'administration. Par ailleurs, d'anciens cadres d'Alstom prospèrent dans l'organisation. Ainsi, le patron de l'activité hydroélectrique occupait ce poste chez Alstom, où il a été recruté en tant que stagiaire et où il a travaillé pendant vingt ans, dont dix-huit ans dans l'hydroélectricité. L'homologue de Corinne De Bilbao pour l'Asie du Sud-est est également un ancien cadre d'Alstom, de même que le patron d'une grosse partie de l'activité transport de General Electric aux États-Unis, celui de l'activité charbon et le N° 2 de l'activité services pour les énergies fossiles. Quelques cadres d'Alstom sont partis parce qu'ils avaient trouvé des opportunités de carrière ailleurs, mais beaucoup se sont adaptés, et je suis content de voir des cadres français de tous âges progresser dans une grande entreprise internationale comme General Electric.
En ce qui concerne le délai très bref qui a séparé l'offre de reprise et sa validation, le contrat comptait en effet plusieurs centaines de pages, comme c'est usuel dans des opérations transatlantiques de cette taille. Je vous confesse que je ne l'ai pas relu en détail, mais le conseil d'administration s'est penché dessus et le président d'Alstom, ainsi que sa direction juridique et sa direction financière l'ont examiné en détail.