Intervention de Marie-Christine Verdier-Jouclas

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Christine Verdier-Jouclas, rapporteure spéciale de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Lorsque j'ai été nommée, au début de mon mandat, rapporteure spéciale de la mission "Travail et emploi" , qui traite aussi de la formation professionnelle et de l'apprentissage, je ne savais pas ce qui m'attendait. Je ne savais pas que cette mission m'amènerait à travailler étroitement avec tous les acteurs concernés et avec le cabinet du ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion. Je ne savais pas que cette mission contenait tant de lignes budgétaires, ni qu'il existait tant d'outils pour faire face au chômage et tant de structures dédiées au travail et à l'emploi dans les territoires ; je ne savais pas non plus que ces lignes, ces outils et ces structures dépendaient à ce point du budget que nous voterions chaque année.

Cette année, je m'apprête à présenter et à défendre le budget de la mission "Travail et emploi " pour la dernière fois de la législature. Je n'évoquerai pas les chiffres et leur évolution, car ils seront certainement présentés par Mme la ministre, mais je vous parlerai de fierté : fierté, au sein de la majorité présidentielle, de présenter une fois de plus un budget en hausse ; fierté d'avoir stabilisé, consolidé et dynamisé toutes les structures nécessaires qui œuvrent sur le terrain au service des plus éloignés de l'emploi, au service des jeunes NEET – ni en emploi, ni en études, ni en formation –, des salariés, des invisibles ; au service des autres, tout simplement.

Je suis fière, aussi, de l'évolution de l'insertion par l'activité économique (IAE), soutenue par les structures d'insertion, associations intermédiaires, entreprises d'insertion ou entreprises adaptées ; fière de la transformation des emplois aidés en parcours emploi compétences (PEC) ; fière de la réforme de l'apprentissage et de la décision prise, à la suite de la crise sanitaire, d'augmenter les primes pour les employeurs tout comme l'aide aux contrats de professionnalisation ; fière des missions locales et de leur travail au quotidien, puisque le PACEA – parcours contractualisé d'accompagnement adapté vers l'emploi et l'autonomie – et la garantie jeunes n'ont plus de secret pour elles ; fière de la montée en puissance des écoles de la seconde chance et des écoles de production, mais aussi de l'évolution à venir de l'EPIDE – Établissement pour l'insertion dans l'emploi ; fière d'avoir maintenu les maisons de l'emploi les plus performantes ; fière des expérimentations faites et prolongées, Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) bien sûr, votée en décembre dernier, mais aussi celle qui concerne l'entreprise d'insertion pour le travail indépendant (EITI), que nous allons voter aujourd'hui.

Je suis fière, ensuite, du plan d'investissement dans les compétences (PIC), qui a irrigué toutes les régions ; fière de l'engagement de Pôle emploi et de la décision, prise il y a deux ans, de faire cesser la réduction de ses effectifs ; fière, bien sûr, du plan « 1 jeune, 1 solution » – quelle réussite ! Arrêtons-nous quelques instants pour savourer le fait que nous avons pu, grâce à ce plan, apporter une solution à plus de 3 millions de jeunes. Je suis fière, par ailleurs, de la façon dont le Gouvernement a mobilisé tous les moyens possibles pour que l'emploi, en particulier celui des plus vulnérables, demeure la priorité absolue, et ce même pendant la crise ; à l'heure du rebond, il répond encore présent afin que la reprise soit une chance pour chaque demandeur d'emploi. Pour cela, merci, madame la ministre.

Je suis fière aussi des lignes de crédit supplémentaires que nous ouvrons pour mettre en œuvre le plan de réduction des tensions de recrutement, qui prévoit la formation de salariés dans le cadre de parcours longs ou courts, des contrats de professionnalisation s'adressant aux demandeurs d'emploi de longue durée, soutenus par une aide de 8 000 euros accordée à chaque employeur concerné, mais aussi la formation, associée à une promesse d'embauche, de ces demandeurs d'emploi de longue durée ainsi que l'immersion des stagiaires – la liste n'est pas exhaustive.

Il faut ensuite évoquer, bien sûr, le contrat d'engagement jeune, qui était tant attendu. Il s'appuie sur tous les dispositifs disponibles et est doté de 550 millions d'euros de crédits supplémentaires pour renforcer l'accompagnement, ou plutôt pour disposer enfin d'un véritable accompagnement – seize heures minimum par semaine –, et ainsi faire en sorte qu'aucun jeune désireux de s'engager activement dans un parcours vers l'emploi et l'insertion ne soit laissé au bord de la route.

C'est aussi un changement de méthode que nous avons concrétisé, en adoptant une démarche reposant sur davantage de « aller vers » et en impliquant les associations existantes, qui savent où se trouvent les jeunes que nous devons aider. Par notre vote, nous aurons aujourd'hui l'occasion de donner vie à ces nouveaux outils au service de l'emploi de tous.

À l'issue de cinq ans de travail, de cinq ans d'écoute, de concertation et de négociation, de cinq ans d'auditions et de rencontres avec les acteurs de terrain, de cinq ans de découvertes, aussi, et de belles rencontres ; à l'issue de cinq ans passés sur ces bancs à défendre les budgets successifs avec engagement, envie et conviction, je ne doute pas, chers collègues, que vous voterez vous aussi avec conviction les crédits de la dernière mission Travail et emploi de ce quinquennat.

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