Nous sommes appelés à examiner les crédits de la mission "Travail et emploi" pour 2022, dernier budget du quinquennat. Le montant des crédits de paiement – 13 milliards d'euros – est en baisse par rapport à l'année dernière et n'a toujours pas retrouvé le niveau de 2018.
Pourtant, la situation économique et sociale, liée pour partie à la crise sanitaire, nécessite des moyens, en particulier pour le service public de l'emploi. Or Pôle emploi voit ses crédits baisser pour la cinquième année consécutive, de 85 millions d'euros. Depuis 2018, ce sont 362 millions d'euros de moins. L'AFPA subit également une nouvelle réduction de ses effectifs, de 200 emplois, alors que votre Gouvernement insiste à juste titre sur la nécessité de former plus face au redémarrage de l'économie et au nombre d'emplois non pourvus.
Les chiffres de l'apprentissage sont excellents, et je m'en réjouis. Cependant, l'apprentissage est en développement dans les formations postbac, qui progressent, alors que les formations prébac ne représentent que 39 % de l'ensemble. Il faut souligner qu'un jeune, qu'il soit formé par l'université ou par apprentissage, trouve un emploi dans les six mois suivant l'obtention de son diplôme. La différence tient au financement : l'université est financée par l'État, l'apprentissage par les entreprises, par l'intermédiaire des opérateurs de compétences (OPCO).
La situation financière de France compétences est inquiétante, avec un déficit de plus de 3 milliards d'euros, qui va s'aggravant. Sa gouvernance est très contestée par les partenaires sociaux, qui constatent amèrement que cet organisme est une chambre d'enregistrement de décisions qui leur échappent.