La mission Travail et emploi que nous examinons aujourd'hui traduit les engagements de l'État en faveur de l'insertion et des personnes les plus éloignées de l'emploi – chômeurs de longue durée, jeunes sans qualification ou encore travailleurs handicapés.
Mais un autre enjeu doit être mis en avant : l'emploi des travailleurs expérimentés, celui des seniors. Le problème est à la fois dramatique et structurel, les chiffres le démontrent. Si le taux d'emploi des 50-54 ans est encore équivalent à celui des 25-49 ans, la situation se corse à partir de cet âge. Les 55-59 ans ne sont plus que 72 % à travailler, un taux qui s'effondre à 31 % pour les 60-64 ans.
La mission parlementaire confiée à nos collègues Didier Martin, Stéphane Viry et Valérie Six a permis de dresser un bilan de la politique menée autour de cette problématique et de dégager de nombreuses propositions. L'enjeu principal est bien sûr d'inciter les entreprises à garder leurs salariés les plus expérimentés. Elles ont en effet parfois tendance à s'en séparer car elles considèrent qu'ils coûtent trop cher – de fait, en France, la progression des salaires est souvent liée à l'ancienneté.
Pour inciter les entreprises à anticiper ce problème, le Gouvernement propose, dans le cadre de cette mission, l'aide seniors pour les contrats de professionnalisation, d'un montant de 2 000 euros. Toutefois, au-delà de cette mesure, j'aurais aimé, madame la ministre, vous entendre exposer vos ambitions en matière d'employabilité des travailleurs expérimentés.