En tenant compte de ce cinquième PLF du quinquennat, le total du manque à gagner pour Pôle emploi au titre de ses missions de service public s'élève, si je calcule bien, et je crois que c'est le cas, à 1,259 milliard d'euros. En un seul quinquennat, vous avez retiré à Pôle emploi une année complète de subventions pour charges de service public !
Lors des débats en commission, les députés de la majorité ont affirmé qu'il n'était pas fait d'économies sur cet acteur majeur du service public de l'emploi. Madame la ministre, j'ai souhaité relire les bleus budgétaires de la mission "Travail et emploi" publiés depuis le début du quinquennat pour prendre la mesure de l'évolution des crédits versés à Pôle emploi au titre de cette subvention. Ils sont systématiquement en baisse. Voici comment celle-ci est justifiée.
Dans le PLF pour 2019, c'est « pour tenir compte des efforts de productivité engagés par l'opérateur dans l'exercice de ses attributions, notamment l'optimisation des traitements des plateformes de "back office" et des fonctions "support", ainsi que la digitalisation accrue de l'accompagnement des demandeurs d'emploi les plus autonomes ». Économies !
Dans le PLF pour 2020, c'est « pour tenir compte notamment de la poursuite des efforts de productivité engagés par l'opérateur dans l'exercice de ses attributions ». Économies !
Dans le PLF pour 2021, c'est de nouveau « pour tenir compte notamment de la poursuite des efforts de productivité engagés par l'opérateur dans l'exercice de ses attributions ». Économies !
Dans le PLF pour 2022, et la formule finit par démontrer un certain manque d'imagination, c'est encore « pour tenir compte notamment de la poursuite des efforts de productivité engagés par l'opérateur dans l'exercice de ses attributions ». Économies !
Madame la ministre, pouvez-vous expliquer aux députés de la majorité que le Gouvernement a bien réalisé durant le quinquennat d'énormes économies sur le dos de Pôle emploi en invoquant des gains de productivité ?