Monsieur le ministre, 9,3 millions de personnes sont officiellement pauvres en France métropolitaine, soit 400 000 de plus depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir. Et encore, ce chiffre ne tient pas compte des territoires d'outre-mer, ni d'une grande partie des étudiants, ni des SDF – sans domicile fixe. Au total, ce sont plus de 10 millions de Français qui vivent dans la pauvreté !
Il est vrai que l'urgence du quinquennat consistait plutôt à cajoler les plus riches et les grandes entreprises : suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), flat tax, baisse des impôts de production ou encore baisses massives des cotisations. Vous avez bien fait votre travail, vous, les serviteurs des riches.
Dommage pour les 10 millions de pauvres qui n'en auront pas vu la couleur, mais qui se réjouissent, bien sûr, que les plus riches soient rassurés. Dommage pour ces 10 millions de pauvres, car votre budget ne fera rien, cette année encore, pour leur venir en aide. Dommage également pour les sans-abri : aucun véritable plan n'est prévu pour eux – il est vrai qu'ils ont eu la vie douce avec le confinement ! Dommage pour les 500 000 étudiants en situation de précarité, qui passeront encore leur tour cette année. Dommage pour les 20 % de Français qui continueront à sauter des repas pour des raisons financières : les crédits de l'aide alimentaire baisseront encore en 2022.