Intervention de Sophie Cluzel

Séance en hémicycle du jeudi 4 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Santé ; solidarité insertion et égalité des chances

Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées :

Envisageons à présent une situation dans laquelle la personne en situation de handicap travaille. Car, dans 30 % des couples, c'est la personne en situation de handicap qui travaille et qui, dans certains cas, assume financièrement le foyer. Prenons l'exemple de Chloé. Elle travaille à mi-temps dans la fabrication de confitures et touche 800 euros par mois. Elle est en couple avec Thomas, caissier, qui a un salaire de 1 200 euros par mois. Avec le système actuel, l'AAH de Chloé est de 439 euros par mois. Avec le nouveau mode de calcul, son AAH sera de 640 euros. Ce sont 200 euros par mois en plus pour le foyer.

C'est une mesure de justice sociale, c'est une mesure pour le pouvoir d'achat des personnes, qu'elles aient des enfants ou non, car nous adaptons bien sûr le calcul pour les couples et personnes avec enfants. C'est une mesure qui protège et encourage les personnes en situation de handicap qui travaillent. C'est résolument une mesure d'émancipation pour les femmes et les hommes en situation de handicap.

En ce sens, je souhaite dire quelques mots de la réforme des ESAT prévue dans ce PLF, parce que l'activité professionnelle est au cœur des demandes des personnes en situation de handicap et de notre projet de société d'émancipation des personnes. Nous apportons ainsi plus de sécurité et de fluidité dans les parcours, notamment pour les travailleurs qui ont intégré le milieu ordinaire mais dont le contrat de travail a été rompu.

Cela m'amène à la présentation du programme 137, qui finance les actions engagées en faveur de la politique de l'égalité entre les femmes et les hommes, érigée au rang de grande cause nationale pour le quinquennat. Le budget alloué au ministère de l'égalité entre les femmes et les hommes a augmenté de 40 % en 2021 et augmentera de 25 % en 2022.

Cette hausse de 9,1 millions d'euros pour 2022 concerne trois axes prioritaires : la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes ; l'égalité économique entre les femmes et les hommes ; l'accès aux droits et la diffusion de la culture de l'égalité. Ces crédits seront consacrés à la montée en puissance des mesures issues, notamment, du Grenelle.

Nous allons étendre les horaires d'appel du 3919. Nous renforçons également la structuration du réseau de lieux d'écoute, d'accompagnement et d'orientation ainsi que des accueils de jour. Cela passe par une augmentation inédite des places d'hébergement dédiées aux victimes de violences : 60 % de places en plus depuis 2017, soit 7 800 places disponibles d'ici à la fin de 2021 et une revalorisation de 30 % du financement à la place, passant de 25 à 35 euros en moyenne sur le territoire national.

Afin de lutter contre le passage à l'acte et la récidive des auteurs de violences faites aux femmes, vingt-sept centres de prise en charge des auteurs de violences ont vu le jour, et trois nouveaux seront prochainement créés. Environ 3 000 hommes ont été reçus dans ces centres depuis leur ouverture.

Le budget 2022 est ambitieux. Il traduit la volonté d'une société de l'autodétermination et non de l'assignation à résidence ; une société inclusive, une société qui protège, une société de la diversité, au fondement de notre engagement et de notre richesse.

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