Il s'agit d'un amendement d'appel. En tant que rapporteure pour avis de la commission des affaires sociales pour les crédits de la mission "Solidarité, insertion et égalité des chances" , j'ai auditionné une quinzaine d'organisations. Plusieurs d'entre elles m'ont alertée sur la situation de détresse psychique et psychologique dans laquelle se trouvent de nombreux jeunes accueillis par l'ASE ainsi que de jeunes majeurs vulnérables issus de l'ASE ou de la PJJ, dont la prise en charge se révèle imparfaite.
Il existe une rupture des parcours de soins entre l'enfance et l'adolescence : la prise en charge en pédopsychiatrie s'interrompt à 16 ans, âge au-delà duquel les adolescents sont souvent orientés vers les services adultes des hôpitaux psychiatriques où les soins proposés sont peu adaptés aux jeunes majeurs. On constate une discontinuité dans les traitements.
Qu'ils soient en situation de handicap ou soumis à des difficultés passagères, ces jeunes ont besoin d'un soutien renforcé. On estime qu'environ 25 à 30 % des enfants faisant l'objet d'un placement sont en situation de handicap, principalement psychique. L'organisation actuelle de l'ASE et de la sphère médico-sociale ne prend pas suffisamment en compte la situation de handicap notamment psychique des jeunes majeurs vulnérables.
À l'heure où le Gouvernement s'engage à prendre des mesures fortes en matière de santé mentale, il est nécessaire que nous nous donnions les moyens de soutenir et d'accompagner les parcours de soins psychiques et psychologiques des jeunes accueillis, sortant de l'aide sociale à l'enfance et de la PJJ. Il s'agit d'une situation qui doit nous alerter, sur laquelle nous devons nous mobiliser.