Je remercie notre collègue Ménard d'aborder le sujet de la désertification médicale. Certes, nous ne débattons pas du PLFSS mais, monsieur le ministre, vous conviendrez avec moi que l'État n'exerce plus sa compétence régalienne en matière de santé car il n'assure plus l'équité d'accès aux soins. Je vais parler de l'Ardèche, mais nous sommes tous concernés. Étant donné la pyramide de la démographie médicale, treize médecins exerçant à Labégude, à Vals-les-Bains ou au sud d'Aubenas partiront à la retraite d'ici au mois d'avril, et aucune réponse n'est apportée par l'État aux habitants : ni incitation, ni obligation, ni même moyens donnés au centre hospitalier de proximité pour lui permettre d'assurer une permanence de soins palliant au moins temporairement ces départs, en attendant que les mesures dont vous parlez prennent effet – vous savez comme moi que pour former un médecin comme pour faire un bon vin, il faut plus de dix ans.
Il existe un décalage, dont on peut débattre très sereinement, entre les nombreuses réponses apportées par l'État, par les agences régionales de santé, par la caisse primaire d'assurance maladie et d'autres acteurs, qui relèvent du moyen terme – je prends comme exemple la montée en compétences des infirmières en pratique avancée –, et le fait que nous sommes confrontés à des besoins immédiats dans des territoires où la population, souvent plus âgée, n'a plus aucun accès aux soins sur place, faute de médecins. De ce fait, les gens doivent prendre rendez-vous plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l'avance, pour voir un spécialiste ou même un généraliste. Je me permets de vous interpeller sur l'urgence de cette question de la désertification médicale.