Pendant les confinements et la crise sanitaire, c'est par l'aide alimentaire que les services de l'État, les associations ou moi-même avons pu entrer en contact avec des populations particulièrement pauvres et souvent invisibles. Les associations caritatives ont assuré et assurent encore un rôle essentiel dans le soutien et l'accompagnement des citoyens les plus vulnérables, par la distribution d'aide alimentaire et de produits d'hygiène. Celle-ci constitue une sorte de passeport pour aller vers les gens et répondre ensuite à leurs autres besoins. Je salue la hausse des moyens alloués à l'aide alimentaire et aux associations caritatives, notamment l'attribution de 100 millions d'euros, prévue dans le cadre du plan de relance, à la constitution d'un fonds d'aide aux associations de lutte contre la pauvreté.
Peu de gens ont conscience du fait que l'aide alimentaire peut s'avérer vitale, en France, pour un certain nombre d'enfants vraiment pauvres. Les associations que j'ai reçues dans le cadre de la mission qui m'a été confiée par le Premier ministre et Jean-Michel Blanquer, relative à la compréhension des obstacles qui s'opposent à l'éducation de tous les enfants de France, m'ont alertée : une nutrition défaillante des enfants met en péril leur apprentissage ainsi que leur développement physique et intellectuel.
Je voudrais illustrer mon propos par un exemple positif : en Île-de-France, l'association Intermèdes Robinson effectue bénévolement une distribution alimentaire et cuisine un repas collectif pour les personnes en situation de précarité. Ces repas sont évidemment un prétexte efficace pour entrer en contact ; ils permettent à l'association de tisser des liens et de développer des accompagnements tout aussi essentiels : l'apprentissage de la langue française pour les enfants allophones, les aides administratives, les prises de rendez-vous, les inscriptions en classe, l'accompagnement en mairie, à l'école ou même vers la vaccination. La scolarisation ne peut être pensée sans le droit pour tous à l'alimentation.
Au travers de cet amendement d'appel, je demande une augmentation du budget de l'aide alimentaire nationale de 1 million d'euros, afin de développer des projets spécifiques d'achat de denrées par des associations locales. L'objectif est de diversifier l'offre, de répondre aux besoins en produits frais ou en protéines et de créer du lien.