Autre mesure territorialisée : l'obligation du port du masque des enfants à l'école qui peut être levée en fonction du taux d'incidence dans le département. Pourquoi ne pourriez-vous pas faire de même avec le passe sanitaire ? Aucune réponse.
Autre incohérence et non des moindres : l'accès aux informations relatives au statut vaccinal des enfants – alors que la vaccination n'est pas obligatoire – par les directeurs d'établissements scolaires. Pour quel motif ? Selon Mme Bourguignon, un enfant vacciné n'est pas considéré comme cas contact. Ah bon, un enfant vacciné ne peut pas être asymptomatique ? Il ne peut pas transmettre le virus ? Rendez-vous compte de l'incohérence dangereuse de cette décision ! Ainsi, un gamin contaminé mais vacciné continuera à aller à l'école et, éventuellement, à transmettre le virus à ses copains et à ses copines, et l'on isolera son camarade non vacciné. Et cette mission est confiée aux directeurs d'établissement, qui n'ont jamais réclamé cette charge supplémentaire qui ne relève pas de leurs compétences.
Dois-je vous rappeler que les documents de rentrée scolaire sont déclaratifs et que seuls les médecins scolaires peuvent demander les pièces nécessaires, c'est-à-dire le carnet de santé justifiant la réalisation des vaccins obligatoires ? En revanche, les classes ne sont toujours pas dédoublées ni les purificateurs d'air installés ; la ficelle est grosse. Ce n'est pas en pondant ce genre d'idées inutiles que vous serez dédouanés de vos erreurs et de vos inactions. Ce n'est pas parce que vous prenez une décision aussi inefficace que vous réglez le problème ; cela se saurait.
Mais cela ne s'arrête pas là. Nous avons tous proposé de nous retrouver pour faire le point aux mois de décembre, de janvier ou de février, avant la fin de la session. Vous nous avez opposé un refus : l'application du cadre juridique de l'état d'urgence sanitaire sera prorogée jusqu'au 31 juillet. Pourquoi le 31 juillet ? Nous ne le savons toujours pas, mais il en ira ainsi. Sauf que, monsieur le secrétaire d'État, des échéances se profilent.
Qui peut prédire les résultats des prochaines élections ? Qui peut laisser les pleins pouvoirs à un ou à une inconnue sans sourciller ? Êtes-vous si sûrs que vous serez réélus, ainsi qu'Emmanuel Macron ? Et si c'était quelqu'un d'autre ? Alors il sera temps de pleurer et de dire, comme à votre habitude : « on ne pouvait pas deviner ». Cela ne passera pas. Êtes-vous devenus si sûrs de vous pour signer un chèque en blanc à un ou à une inconnue ? Chers collègues, réveillez-vous, comprenez le danger parce qu'il sera trop tard, après avoir voté le projet de loi pour répondre, dans quelques mois, penauds : « on ne pouvait pas deviner ».
Oui, monsieur le secrétaire d'État, c'est un blanc-seing : le Gouvernement pourra, par exemple, confiner le pays et ne venir qu'un mois plus tard devant l'Assemblée nationale.
S'agissant des incohérences, je m'arrêterai là. J'aurais pu vous en citer d'autres, bien sûr, mais mon intervention est limitée à cinq minutes.
En écoutant ces quelques exemples, vous vous rendez facilement compte que vous n'avez aucune bonne raison de continuer sur cette voie : ce sont de mauvaises décisions qui figurent dans ce texte. La colère gronde alors vous serrez la vis ; les voix s'élèvent alors vous muselez le peuple. Comme l'a résumé Jean-Luc Mélenchon ,