Je profite de l'amendement de M. Coquerel pour alerter sur la situation de la fonction publique hospitalière. Vous avez effectivement donné des augmentations, madame la ministre, mais elles ne suffisent pas du tout. Je vous invite d'ailleurs à regarder dans le détail la façon dont elles sont appliquées : compte tenu de compensations faites avec d'autres primes qui existaient auparavant, le compte n'y est pas. C'est la raison pour laquelle on constate aujourd'hui une vague de départs. Ne niez pas la réalité.
Pour ma part, j'ai alerté à de nombreuses reprises non seulement les ministres successifs, Agnès Buzyn puis Olivier Véran, mais aussi le Président de la République, sur la précarisation au sein de l'hôpital public. Le fait d'être en CDD empêche les infirmières de demander des prêts immobiliers ; quant aux aides-soignantes, elles ne peuvent même plus s'acheter de voiture pour aller travailler dans les centres-villes. Vous êtes confrontée à ce problème, madame la ministre, et ne pouvez pas le nier. Certaines fermetures de lits, aujourd'hui, sont liées à des départs de ces métiers fortement précarisés. Vous avez fait un premier effort, certes, mais il ne suffit pas : il faut aller plus loin, sécuriser les carrières et rendre les métiers plus attractifs. Le recours à des CDD contribue fortement à la précarisation : alors que les conditions de travail sont déjà difficiles, le fait d'être contractuel ne favorise pas le maintien dans l'emploi.