Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du vendredi 5 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Je suis chargé de vous présenter une partie des crédits relatifs à l'énergie relevant de la mission "Écologie, développement et mobilité durables" . Sur le plan financier, ils sont globalement stables, à hauteur de 12 milliards d'euros environ. Mais leur examen diffère des précédents puisqu'il s'agit du dernier projet de loi de finances de la législature. L'occasion nous est donc donnée de regarder ce qui a été fait depuis 2017 – que dis-je, depuis 2012, donc depuis dix ans, car Emmanuel Macron, en la matière, n'a fait que poursuivre la politique de son mentor, François Hollande ! Sur les huit ministres qui se sont succédé durant cette période au ministère de l'écologie, aucun n'est venu de la droite, et quatre sont issus du parti Europe Écologie-Les Verts.

En 1991, à l'occasion des dix ans au pouvoir de François Mitterrand, la gauche avait communiqué au moyen d'une semeuse et d'un slogan : « Dix ans qu'on sème. » Hélas, peu sensibles à ce jeu de mots bucolique, des esprits chagrins avaient complété la phrase laissée en suspens en détaillant ce que la gauche avait exactement semé. Ma bonne éducation m'interdit de le verbaliser ici, mais cela avait un rapport avec Cambronne.

Il en est de même entre 2012 et 2022 : cela fait dix ans que vous semez au vent, et le socialo-macronisme restera dans l'histoire comme une page sombre ayant conduit à la trahison énergétique des intérêts supérieurs de notre pays. La France se retrouve face à un mur d'investissements et à un déficit à venir de production électrique, que vous camouflez derrière des hypothèses surréalistes de baisse de la consommation.

Rappelez-vous, tout a débuté en 2012, lorsque fut annoncée une transition énergétique qui devait décapiter la filière nucléaire et s'est d'abord traduite par la promesse électoraliste de fermer Fessenheim. Ségolène Royal et Delphine Batho l'ont mise en musique, avant que Nicolas Hulot puis François de Rugy la poursuivent en 2017, en concrétisant le sacrifice de la centrale. François Hollande l'avait rêvé ; Emmanuel Macron l'a fait. Cette histoire se termine curieusement en 2022, sous la forme d'un happy end assorti d'un deus ex machina nucléaire.

C'est ainsi que le ministre actuel de l'écologie a toujours défendu le scénario du « 100 % renouvelable », en imaginant des plans brejnéviens consistant à déployer massivement des éoliennes. Hélas, le dernier rapport du Réseau de transport d'électricité (RTE) vous apprend que parmi les six scénarios d'évolution du mix énergétique envisagés d'ici 2050, celui consistant à atteindre 100 % d'énergies renouvelables est le plus mauvais pour le climat et le plus coûteux pour le budget.

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