Je connais fort bien les organismes français, comme l'ANR, le CNRS ou encore l'Inserm. Il y a un an environ, j'ai présidé un comité international chargé d'évaluer le CNRS. Vous disposez, en France, d'institutions de très grande qualité et de très haut niveau. Je pense qu'à l'ANR, notamment, le taux de succès est beaucoup trop faible. Chez nous, ce taux se situe entre 15 et 20 %, ce qui est légèrement supérieur à celui de l'ANR mais rend tout de même la situation des chercheurs assez difficile. Personnellement, j'ai participé à de nombreux comités d'évaluation comme chercheur au cours des trente dernières années : lorsque que l'on descend sous les 20 %, cela constitue, selon moi, une erreur du système. Dans le rapport que nous avons rédigé à propos du CNRS, nous avons indiqué qu'il faudrait s'assurer d'un taux de succès « raisonnable » d'au moins 20 %. Au Québec, les conseils subventionneurs fédéraux ont un taux de succès entre 13 et 15 %. Nous espérons que les budgets vont croître et que cela entraînera une augmentation de ce taux.