Nous entendons montrer les limites du dispositif MaPrimeRénov' et donc demander des moyens supplémentaires. Il faut en effet partir du principe qu'il y a environ 4,8 millions de passoires thermiques dans notre pays. Nous serons d'accord, madame la ministre, pour considérer que la priorité pour les années à venir est la sobriété énergétique et donc la réduction de la consommation d'énergie. Or le problème de MaPrimeRénov', c'est que les ménages les plus modestes ne sont pas ceux qui en profitent le plus – il reste 20 % de reste à payer pour ceux-ci – et on s'aperçoit que le cumul des différents dispositifs avantage plutôt les ménages les plus aisés. Ensuite, il est question de travaux simples alors que vous savez, comme moi, qu'il faut rénover de manière globale les habitations concernées si on veut avancer. Enfin, MaPrimeRénov' ne répond pas suffisamment aux normes bâtiment basse consommation (BBC).
Par ailleurs, les fonds alloués à la rénovation thermique sont insuffisants : d'après le ministère de la transition écologique, le coût de la rénovation des 4,8 millions de passoires thermiques entre 2020 et 2030 serait de 25 milliards d'euros par an ; la rénovation des logements classés D et E coûterait 40 milliards d'euros annuels entre 2030 et 2040 ; dans son étude de 2020, l'initiative Rénovons ! estimait les besoins d'investissement à au moins 3,2 milliards d'euros chaque année et pendant vingt ans. Nous sommes loin de pouvoir satisfaire ces besoins, c'est pourquoi nous proposons d'alimenter de 2 milliards d'euros l'action 02 Accompagnement transition énergétique du programme 174 Énergie, climat et après-mines.