Merci beaucoup pour cette présentation très complète de ce rapport d'étape, qui nous montre l'étendue immense de ce champ passionnant. À titre personnel, je découvre beaucoup de choses dans ces premières pistes avancées. Ce sujet présente des enjeux majeurs pour le pays, en termes de souveraineté, de concurrence internationale au niveau économique. Cette mission explore vraiment, de façon approfondie me semble-t-il, les débouchés ainsi que les risques éventuels associés à ces nouvelles techniques. Il se trouve que nous avons en commun, M. le premier vice-président, le domaine des mathématiques, bien qu'à un niveau plus modeste pour ce qui me concerne, en tant qu'enseignant de profession. Vous avez indiqué, dans votre présentation, que la France manquait d'ingénieurs dans le secteur de l'intelligence artificielle. J'irais même jusqu'à dire que l'on manque d'ingénieurs de qualité : on a su former des mathématiciens de qualité, vous en êtes la preuve, mais je ne suis pas sûr que les générations qui arrivent se situent à un tel niveau d'excellence. Une réforme du baccalauréat est en projet. Ne serait-il pas intéressant et opportun de suggérer au plus haut niveau qu'une réforme du bac ambitieuse aurait aussi pour objectif de former de vrais scientifiques, c'est-à-dire des jeunes qui n'iraient pas vers le bac S uniquement parce qu'ils ont de bons résultats en classe de seconde mais parce qu'ils ont envie de faire des sciences ? Il est extrêmement facile, aujourd'hui, d'obtenir son bac S en ayant des notes faibles, voire médiocres, dans les matières scientifiques, par le jeu des options et des coefficients des autres disciplines. En tant que professeur de mathématiques, cela me choque profondément. In fine, les étudiants qui arrivent dans l'enseignement supérieur ne sont pas formés à faire des sciences.