La question de la formation me paraît aussi essentielle. Je suis tout à fait satisfait que vous ayez évoqué cette vision de l'informaticien hacker par rapport à la problématique posée. Il s'agit véritablement d'une problématique importante. Imaginons que quelqu'un télécharge un système de réseau de neurones sur Google, applique cela sur des données qu'il a capturées n'importe où et vous indique que vous avez 25 % de chances de développer un cancer dans quatre ans : cela pose des problèmes de responsabilité. Or tout un chacun peut bricoler l'informatique de la sorte à l'heure actuelle. Le problème est donc de veiller à éviter ce genre de situation. La formation, et notamment la formation à la statistique, est l'un des éléments clés de ce dispositif. Dans l'histoire du calcul, on atteint maintenant une difficulté que l'on a connue dans l'histoire des sciences, consistant à savoir comment traiter de la très grande multitude. Les physiciens ont inventé la physique statistique pour traiter des problèmes de cette nature. En ce moment, avec l'informatique, on est en train, pour traiter de très grands espaces à parcourir, d'inventer une vision un peu statistique des choses. Cela signifie que la statistique doit occuper une place importante dans la formation. C'est en effet là que se situe la rupture majeure : on introduit désormais de la probabilité dans une habitude de l'informatique, qui était de faire des choses exactes.