Météo-France aura beau disposer d'un supercalculateur, si vous supprimez des équivalents temps plein – ce qui le prive surtout d'une expérience accumulée –, vous fragilisez totalement un établissement français qui était jusqu'à présent au niveau des opérateurs les plus importants du monde.
Ce que je vous dis n'est pas le fruit d'une simple consultation des personnels ou des syndicats de Météo-France. Ce sont les propos de la présidente directrice générale de Météo-France, dans le cadre d'une audition : vous pourrez le vérifier en lisant les comptes rendus. À l'avenir, si nous continuons ainsi, Météo-France ne pourra plus accomplir sa mission de conseil sur les questions climatiques, y compris au niveau international. Progressivement, le savoir-faire de Météo-France se perdra.
Il se trouve que Météo-France a en outre la particularité de comptabiliser, dans le cadre de son plafond d'emplois, les étudiants en formation de l'École nationale de météorologie. Or chacun est bien conscient qu'il ne s'agit pas d'ingénieurs météo mais de professionnels en devenir. Je vous proposerai donc dans quelques jours, dans le cadre d'un autre article, un amendement visant à les extraire du plafond d'emploi.
Je veux bien que vous disiez que les arbitrages budgétaires vous ont obligés à procéder de la sorte mais, s'il vous plaît, ne cautionnez pas une telle évolution. Certes, Météo-France n'en est pas au stade du CEREMA, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, que j'évoquais cet après-midi. Mais vous risquez de dégrader une agence qui compte au niveau mondial et qui est l'une des fiertés françaises. Vous pourrez avoir tous les plus beaux supercalculateurs que vous voudrez, si les hommes et les femmes ne sont plus là pour les manipuler, ce sera peine perdue.