Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du vendredi 5 novembre 2021 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission Écologie développement et mobilité durables (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Nous passons à un autre opérateur, l'INERIS, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques. Cet établissement public apporte un appui indispensable à l'État pour l'évaluation et la maîtrise des risques industriels et environnementaux, tant dans la durée qu'en situation accidentelle ou post-accidentelle.

Cette simple phrase devrait vous faire mesurer l'importance d'INERIS quelques années après l'incendie de Lubrizol, mais aussi après toutes les catastrophes naturelles qui se sont produites récemment puisque cet institut intervient dans le cadre de ces deux types de situation.

Certes, cette année, les crédits de l'INERIS demeurent stables par rapport à 2021. Toutefois, il a perdu 48 postes sous ce quinquennat puisqu'il comptait 533 équivalents temps plein en 2017, contre 485 aujourd'hui. Vous dites, madame la ministre, qu'ils arrivent à travailler comme avant avec moins de moyens, mais ce n'est pas vrai.

L'INERIS s'est d'ailleurs désengagé de missions essentielles telles que celles qui concernent l'eau mais aussi la prévention du risque inondations et les missions d'adaptation au changement climatique. En outre, la montée en puissance de l'utilisation de l'hydrogène va nécessiter de nouveaux moyens d'expertise pour lesquels l'INERIS est particulièrement bien placé dès lors qu'il dispose de l'expérience et du personnel nécessaires – ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

J'anticipe déjà vos objections et vous assure que, avec moins d'équivalents temps plein, l'INERIS n'est plus en mesure d'assumer les missions qu'il accomplissait auparavant ; et, s'agissant de l'utilisation de l'hydrogène, il ne pourra pas agir comme il devrait pourtant le faire.

C'est pourquoi nous demandons, par cet amendement, un renforcement de ses crédits de 2 millions d'euros. Là encore, au regard de l'importance des enjeux et, par ailleurs, des sommes dont il est question dans le cadre du plan de relance France 2030, cela me semble peu de chose. Certes, cela suppose que l'État n'oriente pas, tel un guichet, ces sommes vers des acteurs privés mais distribue cet argent sonnant et trébuchant à un opérateur public. C'est ce que nous vous demandons.

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