Je souhaite appeler l'attention du Gouvernement sur la situation des compagnies aériennes du Pacifique, plus particulièrement sur la compagnie Air Calédonie International, ou Aircalin, qui assume une mission de service public à plusieurs titres : d'abord, du fait du lien qu'elle permet avec la métropole dans le cadre de la continuité territoriale ; mais aussi parce que c'est la seule compagnie à relier les territoires ultramarins français du Pacifique ; et enfin, parce que c'est la seule qui relie Wallis-et-Futuna au reste du monde. C'est une compagnie saine, qui transporte chaque année plus de 400 000 passagers et 5 000 tonnes de fret. Elle est d'autant plus essentielle à l'économie calédonienne que l'île est éloignée de tout, y compris de ses plus proches voisins.
Cette compagnie a été lourdement touchée par la crise sanitaire. Elle a réussi à s'en sortir pour trois raisons. Elle a elle-même fourni des efforts en abaissant les salaires, en réduisant ses effectifs de 20 % au terme de l'année, et en diminuant sa flotte. De plus, grâce à son régime de chômage partiel, la Nouvelle-Calédonie a assumé une part de l'effort nécessaire. Enfin, l'État a bien évidemment joué son rôle en garantissant un prêt de 40 millions d'euros.
Cependant, la situation n'est pas réglée : 2022, année de reprise, sera bien sûr une année à la peine pour la compagnie, étant donné que le taux d'occupation est estimé entre 50 et 60 %, alors qu'il était de 80 % auparavant. Il est donc indispensable que l'État continue d'aider cette compagnie dans sa phase de redressement. Une aide de 30 millions d'euros est nécessaire pour lui permettre de passer l'année 2022. C'est le sens de l'amendement déposé.