Intervention de Sophie Mette

Séance en hémicycle du samedi 6 novembre 2021 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Mette :

Au nom du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, je salue à nouveau l'architecture de la mission "Culture " du projet de loi de finances pour 2022. Devant une progression historique qui se situe à plus de 8,10 %, notre groupe tient à saluer une nouvelle fois l'effort significatif consenti à travers ce dernier exercice budgétaire de la législature. Pour rappel, que ce soit en autorisations d'engagement ou en crédits de paiement, les moyens affectés à la culture passeront à plus de 3,46 milliards d'euros l'an prochain, contre 3,2 milliards en 2021.

Ainsi, le projet de loi de finances pour 2022 est définitivement celui de la montée en puissance du soutien à la culture dans les territoires – ce dernier mot est très important. Je note, par exemple, les 20 millions d'euros supplémentaires destinés à développer la démocratisation culturelle et soutenir les contrats de plan État-région, ou encore les avancées du dispositif Villes ou pays d'art et d'histoire. Notre groupe, attaché à l'équité et à l'adaptation des politiques publiques partout en France, ne peut que s'en réjouir.

Je tiens aussi à mettre en avant les bons choix effectués en matière de patrimoine au titre du programme 175. Vous m'avez souvent entendu parler de cette question, qui m'est particulièrement chère : là aussi, notre groupe doit dire sa satisfaction. Je me réjouis de constater un engagement croissant de l'État dans la préservation et la mise en valeur de ses monuments historiques, trop souvent négligés en dépit de l'attachement des Français à leur patrimoine – que nous a rappelé le succès du Loto du patrimoine. Si nous prenons du recul, nous constatons que cet engagement a progressé de 7 % au cours de la présente mandature, soit une augmentation de 18 millions d'euros. C'est un succès dont nous pouvons être tous fiers et qui se met au service de la conservation de propriétés privées ou appartenant à des collectivités.

Pour ce qui concerne les monuments relevant de l'État, l'accent a été mis sur le financement de la restauration des quatre-vingt-sept cathédrales, porté à 50 millions d'euros par an. À la suite de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la restauration est suivie de près par une mission d'information de l'Assemblée nationale, il s'agit aussi de garantir leur mise en sécurité. Cela doit naturellement être salué. Le plan de relance, et plus précisément le plan Cathédrales, doté de 80 millions d'euros, a ainsi amplifié ces efforts financiers. Ceux qui sont destinés au château de Villers-Cotterêts sont également centraux : à la Renaissance, François Ier y rendait obligatoire l'usage de la langue française dans les actes de l'administration et de la justice ; aujourd'hui, nous en faisons le symbole grandissant de la francophonie dans le monde. Ce sont là autant de points dont nous pouvons nous enorgueillir en examinant ce dernier projet de loi de finances de la législature.

J'évoquerai aussi le pass culture et son élargissement, très positifs pour tous nos jeunes. Quant aux Micro-Folies, elles ont parfois du mal à se développer et donnent lieu à quelques tiraillements dans les départements, mais il faut aider à réaliser les souhaits d'installation de ces projets au cœur des territoires.

Je signalerai aussi quelques points de vigilance. Si les soutiens aux activités culturelles des territoires sont en hausse, quelques projets connaissent encore des difficultés. J'en évoquerai deux, que je connais très bien.

Il s'agit d'abord de celui, structurel, du Pôle d'enseignement supérieur de la musique et de la danse de Bordeaux, qui permettra de compléter l'offre de danse dans toute la Nouvelle-Aquitaine. Un surcoût de 5 millions d'euros vient d'être annoncé, qui met en péril le financement, d'autant plus que l'aide du conseil régional n'est pas encore annoncée. Que pourra faire l'État pour mieux soutenir cet établissement ?

Il s'agit aussi du projet d'entretien et de rénovation de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Bazas, dans ma commune, au sud de la Gironde. Pour ce programme pluriannuel, la DRAC a dernièrement fait passer son intervention de 70 % de l'aide publique totale à 40 %. Le manque à gagner pour cette petite commune est très lourd : 100 000 euros. La cathédrale est pourtant un superbe édifice du XIIIe siècle, auquel les citoyens sont très attachés. J'espère que nous pourrons travailler ensemble sur cette question. Du reste, d'autres communes connaissent, elles aussi, le problème d'une baisse importante des aides des DRAC, malgré l'augmentation du budget de ces dernières.

Ces exemples tirés du territoire dont je suis élue illustrent bien les difficultés auxquelles nous devons constamment faire face pour faire aboutir les projets que nous défendons. Toutefois, la mission "Culture " du PLF pour 2022 prolonge des ambitions importantes pour notre pays et, je le répète, les députés du groupe Dem voteront sans hésitation pour ces crédits.

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