Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du samedi 6 novembre 2021 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Médias livre et industries culturelles ; avances à l'audiovisuel public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

L'examen de la mission "Médias, livre et industries culturelles " est l'occasion d'aborder la situation de l'audiovisuel public, dont les crédits enregistrent une baisse de 17,7 millions d'euros, soit 14,3 millions pour France Télévisions, 2,6 millions pour Radio France et 400 000 euros pour Arte et France Médias Monde – des chiffres qui parlent d'eux-mêmes.

Lors de son audition par la commission des affaires culturelles et de l'éducation, le 20 octobre dernier, la présidente-directrice générale de Radio France, Sibyle Veil, a pourtant alerté sur les réductions de budget en déclarant que « de nouvelles économies passeraient inévitablement par une réduction des offres ». Notons que Radio France est le théâtre d'une grève très suivie contre le projet Prod'cast, un projet de réorganisation engagé pour répondre à la demande de l'État, lequel exige un plan d'économies de 60 millions d'euros. Ce processus entamé depuis plus de dix ans remet en cause les moyens dédiés à la production et affecte la diversité de l'offre comme la qualité des programmes proposés. Nous soutenons évidemment les salariés dans leur lutte contre ce projet qui appauvrit toute la production.

La situation de France Télévisions est tout aussi alarmante. Est-il nécessaire de rappeler l'existence d'un plan d'externalisation des emplois vers la filiale de production France.tv Studio (FTV Studio) ? Ce plan, engagé sous la pression de l'État, qui impose des économies budgétaires, a conduit à une situation sociale délétère. Même si la direction semble – enfin ! – en mesurer les conséquences humaines catastrophiques et a annoncé, le 21 octobre dernier, renoncer au caractère obligatoire des transferts, elle n'interrompt pas totalement la démarche et ne précise pas les conditions de sa mise en œuvre. La présidente de France Télévisions, auditionnée par la commission des affaires culturelles et de l'éducation, le 6 octobre dernier, indiquait fort justement que cette maison connaît depuis dix ans un plan social permanent, qui a conduit à la suppression de 1 500 ETP durant cette période. Imaginons seulement ce qu'un tel processus représente pour les salariés.

À cet égard, nous nous inquiétons du nouveau modèle de référence clairement adopté par Delphine Ernotte-Cunci et qu'a révélé la façon dont elle a évoqué les efforts fournis par les salariés pendant la crise : « Durant ces dix-huit mois, nous avons tous eu le sentiment de fonctionner en mode startup. Les salariés ont fait preuve d'une capacité d'innovation et d'une agilité impressionnantes. » Nous connaissons la fascination de ce gouvernement pour les start-up ,

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