Par cet amendement d'appel, nous dénonçons le système actuel des aides à la presse car il ne garantit aucunement le pluralisme indispensable au fonctionnement d'une véritable vie démocratique.
J'ai évoqué à la tribune l'article publié par Acrimed au mois de juillet dernier qui analyse la liste des titres et groupes de presse ayant bénéficié des aides directes et indirectes à la presse de 2016 à 2019. Ainsi, « en 2019, plus de la moitié […] des 76 millions d'euros attribués en aides à la presse ont bénéficié à six groupes, appartenant à huit richissimes familles ou hommes d'affaires ». Je ne vous épargne pas la lecture des noms de ceux qui sont concernés : « Bernard Arnault, remporte […] la palme, avec 16 millions d'euros versés » ; il y a ensuite « la famille Dassault, avec 6,4 millions d'euros » ; puis la société éditrice du Monde, qui compte Xavier Niel comme actionnaire principal et reçoit 6,3 millions d'euros ; enfin Patrick Drahi reçoit 5,9 millions d'euros, et Arnaud Lagardère et Nicolas Beytout, qui sont comparativement de petits joueurs, perçoivent respectivement 2,1 millions et 2 millions d'aides.
Bref, les aides publiques à la presse, comme de nombreuses autres aides d'ailleurs, vont aux plus riches. L'adage le dit : l'argent va à l'argent. Le problème c'est surtout que, comme l'indique l'article, ces aides « subventionnent la distribution sur tout le territoire d'une poignée de quotidiens détenus par quelques milliardaires ». « Elles renforcent ainsi leur emprise sur la presse française, au lieu de soutenir le pluralisme et la diversité » ajoute Acrimed. Le pluralisme et la diversité sont pourtant essentiels à la démocratie.
Pour infléchir cette tendance, nous proposons la création d'un nouveau programme intitulé Réforme des aides à la presse et indépendance des médias.