En citant Harry Potter, mon copain Ruffin ne faisait pas référence à sa baguette magique mais à Voldemort, c'est-à-dire à celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Il vous interpellait ainsi sur la difficulté que vous avez, vous les libéraux, à prononcer certains noms.
Nous sommes d'accord sur le fait que l'emploi industriel a été laminé. Fils de métallo – mon père était chaudronnier-soudeur –, j'ai vu à quel point ceux qui rêvaient de débarrasser la France de ses usines ont laissé s'éteindre un nombre colossal de savoir-faire. La situation de la sidérurgie en France en est l'illustration : on a laminé la sidérurgie, au point qu'aujourd'hui, nous sommes incapables de produire l'acier dont nous avons besoin, notamment faute de chaudronniers-soudeurs.
C'est ce que nous voulons vous dire au travers de cet amendement : à force de considérer qu'il n'y a plus d'avenir pour les fonderies, à force de laisser faire le marché et de laisser passer la délocalisation de ces industries, on va se rendre compte dans dix ans qu'on a renforcé notre dépendance, notre renoncement à notre souveraineté industrielle, et donc notre incapacité à établir des stratégies industrielles à long terme dans le domaine évoqué par mon copain Ruffin. C'est la raison pour laquelle je soutiens cet amendement symbolique.