Le Gouvernement nous présente cet amendement, dans des termes assez techniques, directement dans l'hémicycle, en contournant la commission. Il nous faut donc saisir son objet en quelques minutes mais en gros, si je comprends bien, il s'agit de sauver La Poste. Il me paraît quand même difficile de s'opposer à cela !
Maintenant, qu'est-ce que cela implique ? Le dogme était qu'il fallait à tout prix ouvrir le service postal à la concurrence. C'était une injonction de l'Union européenne ! Finalement, on se rend compte que personne ne veut aller dans ce sens et qu'il est préférable que La Poste demeure en situation de monopole.
Du coup, de l'argent est mis pour sauver La Poste – de l'argent des Français, mais pour quoi faire ? C'est un outil au service du pays, et il faut se demander à quels besoins il doit répondre. Or cet amendement purement budgétaire ne nous dit rien du projet qu'il y a derrière cette compensation. S'agit-il d'avoir une poste de proximité ou bien de se lancer dans de nouvelles activités financières ? Voilà que La Poste est quasiment de nouveau un service public financé par l'argent de l'État, par notre argent, et non ouvert à la concurrence : que va-t-on en faire ? Les bureaux de poste continueront-ils à fermer les uns après les autres ? Dans ceux qui restent ouverts, quels services seront proposés ?