Il n'est pas aisé de mettre en place un accompagnement de proximité des demandeurs d'emploi en zone rurale, où la population est souvent très dispersée géographiquement, défavorisée socialement, et peu familiarisée avec le numérique – quand elle ne vit pas dans des zones blanches. Cette inaccessibilité constitue une sérieuse difficulté dans ces pays hyper-ruraux ; c'est notamment le cas dans ma circonscription de l'Aude, où Pôle Emploi est présent dans trois villes seulement, ce qui est insuffisant pour assurer le maillage complet du territoire : certaines personnes doivent faire plus de cinquante kilomètres pour se rendre en agence.
Certes, des maisons de services au public – MSAP – ainsi que des antennes-relais ont été implantées à l'intention de ceux qui ne possèdent ni ordinateur ni imprimante. Mais, pour avoir assisté dans un village à l'inauguration de l'une de ces structures, j'ai pu constater que certains ignoraient jusqu'à l'existence des MSAP. Par ailleurs, ces dernières ne sont pas assez nombreuses : huit pour 296 communes réparties sur 3 080 kilomètres carrés.
La semaine dernière, j'ai rencontré la directrice départementale de Pôle Emploi, qui m'a indiqué que les femmes et les seniors constituent les populations les plus touchées par le chômage et l'éloignement, au point de ne parfois même pas faire valoir leurs droits, tant elles sont découragées par l'isolement et la distance.
Comment réintégrer ces personnes ? Que faire pour que les demandeurs d'emploi résidant en zone rurale bénéficient des mêmes services que dans les zones urbaines ?