Intervention de Boris Vallaud

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 11h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Monsieur le directeur général, parmi les axes majeurs de votre mandat figure un plan massif de formation. Ce choix est fondé sur le constat que beaucoup de chômeurs sont sous-qualifiés, alors qu'un grand nombre d'emplois demeurent non pourvus faute de trouver les compétences nécessaires.

Cette orientation nous semble intéressante. Toutefois, un rapport de France Stratégie publié au mois d'août dernier, qui s'appuie sur des chiffres fournis par le Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle (CNEFOP) estime que le constat de la situation n'est peut-être pas aussi enthousiasmant que vous l'avez considéré. Ce document est en effet plutôt mitigé au sujet du plan 500 000 formations, et considère que la massification des plans de formation ne s'est pas accompagnée d'une amélioration de l'accès à l'emploi durable : seuls 28 % des demandeurs d'emploi formés dans ce cadre ont retrouvé un emploi durable.

Ce taux d'insertion, en outre, est d'autant plus faible que les personnes sont éloignées de l'emploi ; la littérature consacrée à ce sujet est abondante, et plaide pour la mixité des offres d'accompagnement dans l'emploi ainsi que pour le maintien d'un volume important d'emplois aidés, particulièrement en cette période de sortie de crise. Or, en 2018, il y aura quasiment moitié moins d'emplois aidés qu'au cours des années passées, et ces emplois seront rendus précaires, ce qui conduira les intéressés à devenir d'authentiques chômeurs avant même d'avoir été formés. L'un des principaux motifs qui ont présidé à la décision du Gouvernement est la prétendue faiblesse du taux de sorties positives vers l'emploi des contrats aidés, singulièrement dans le secteur non marchand.

Toutefois, à la lecture du premier bilan du plan « 500 000 formations », il me semble que, pour certaines catégories de personnes, les contrats aidés, renforcés dans leur accompagnement et assortis d'une formation dispensée au cours de l'exécution du contrat, demeuraient une bonne solution. Comment comptez-vous faire en sorte que ceux qui ont été les premiers à subir la crise ne soient pas les derniers à bénéficier de la reprise ?

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