Intervention de Jean Bassères

Réunion du mercredi 6 décembre 2017 à 11h00
Commission des affaires sociales

Jean Bassères, directeur général de Pôle Emploi :

Effectivement, madame Gaillot, il nous faudra progresser sur la question des personnes handicapées, notamment dans le cadre de la renégociation qui sera engagée cette année avec le réseau Cap Emploi qui n'est pas un acteur central, contrairement à l'image que l'on peut avoir, puisque les trois quarts des demandeurs d'emploi handicapés sont inscrits à Pôle Emploi tandis que Cap Emploi ne traite qu'un quart de ces personnes. Un rapport de l'IGAS a clairement montré que Cap Emploi n'orientait pas suffisamment le demandeur d'emploi handicapé pour lequel le handicap est le frein principal. Il nous faut donc revoir impérativement cette orientation, puisqu'un réseau spécialisé doit naturellement se concentrer sur ce type de personnes.

Pour ce qui nous concerne, des réflexions sont en cours. Nous avons visité, il y a deux ou trois semaines, avec la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, Mme Sophie Cluzel, une agence où a été déployé un dispositif qui permet à toute personne sourde ou malentendante qui rentre dans une agence Pôle Emploi de bénéficier d'un traducteur en langue des signes, ce qui lui permet enfin de dialoguer avec son conseiller. Ce genre de pratique sera généralisé sur l'ensemble du territoire. Des efforts internes sont à accomplir, tout en redéfinissant la philosophie du lien avec Cap Emploi.

Monsieur Vallaud, j'ai été surpris de constater qu'il y a souvent des écarts de dix, quinze ou vingt points entre le taux de retour à l'emploi à six mois et le taux à un an. De plus, un taux de retour à l'emploi de 40 % ou 50 %, qui peut apparaître faible au niveau national, est en fait dans la norme quand on le compare aux taux observables dans les autres pays.

S'agissant du plan « 500 000 formations », il faudra regarder les chiffres de France Stratégie, car nous sommes plutôt satisfaits que le taux de retour à l'emploi ait légèrement baissé alors que le nombre de personnes non qualifiées a augmenté. Il faut bien avoir en tête que la première formation donnée à des personnes non qualifiées est souvent une remise à niveau, qui ne débouche pas elle-même sur l'emploi. Pour notre part, nous nous attendions à une baisse du taux de retour à l'emploi plus importante que ce qui est constaté. Pour autant, et cela renvoie à la philosophie du futur plan, il convient de le cibler réellement sur les personnes non qualifiées. La réponse aux demandeurs d'emploi non qualifiés est dans certains cas la formation, dans d'autres cas le contrat aidé parce que, pour certains, suivre une formation n'est pas la bonne réponse. Certes, le volume des contrats aidés a été réduit, mais il convient de conserver à la fois ce dispositif qui permet d'orienter des personnes, ainsi que des crédits de formation importants.

Comme je l'ai indiqué dans mon propos liminaire, un dispositif sera déployé au mois de janvier en ce qui concerne le bilan de compétences. Un premier bilan en ligne mesurera l'écart entre les compétences recherchées et les compétences disponibles. Il sera ensuite approfondi dans le cadre du conseil en évolution professionnelle dans un dialogue avec le conseiller, pour savoir quels types de formation peuvent être mobilisés.

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