Nous souhaitons dénoncer encore une fois le sous-équipement sanitaire des outre-mer, alerter le Gouvernement et faire des propositions. Le constat est connu de longue date, cependant trop peu a été fait, depuis longtemps et notamment au cours des quatre dernières années. Nous sommes en fin de législature, aussi est-ce là une large partie de votre bilan : il faudrait l'assumer.
Le service hématologie du CHU – centre hospitalier universitaire – de Martinique risque d'être fermé. À La Réunion le personnel a fait une grève importante à l'hôpital de Saint-Pierre pour protester contre la situation dans laquelle se trouve l'hôpital. Les dialysés de l'association pour l'utilisation du rein artificiel à La Réunion rencontrent des difficultés. Nous constatons également le manque de moyens immobiliers et humains du centre hospitalier de Mayotte et bien évidemment un manque de moyens pour lutter au mieux contre l'empoisonnement à la chlordécone en Guadeloupe.
Au printemps 2020, notre commission d'enquête sur la gestion de la pandémie a permis de mettre en lumière ce manque de moyens dans les hôpitaux publics.
Dans l'étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) sur les établissements de santé, étude publiée en 2020, on trouve des chiffres éloquents sur la sous-dotation des outre-mer en matière sanitaire par rapport à l'Hexagone.
Ce n'est pas une question de campagne électorale, car nous vous avons alerté à ce sujet lors de la discussion des budgets précédents. Nous constatons à regret que, malgré une crise sanitaire d'une ampleur inédite, un fonds d'urgence pérenne et conséquent n'a toujours pas été créé pour remédier à cette sous-dotation. Nous vous proposons donc de le mettre en place.
En effet, ni la population ni les services de santé n'ont aujourd'hui les moyens de faire face.