…sept plaintes sont ainsi déposées chaque jour pour ce motif et cinquante et un féminicides ont été commis dans ce territoire au cours des quatorze dernières années, le dernier en date ayant eu lieu samedi dernier.
Lise-May avait 55 ans et trois enfants, elle a été poignardée par son ex-compagnon, qu'elle avait quitté après trente-cinq années de vie commune émaillées de violences et marquées par les trop classiques phénomènes d'emprise et d'isolement. Le crime a été commis quelques semaines après la séparation du couple, durant cette période qui est, nous le savons, la plus dangereuse. La victime ne bénéficiait d'aucune mesure de protection, qu'il s'agisse d'une ordonnance de protection ou d'un bracelet antirapprochement, et ce malgré les plaintes et les mains courantes qu'elle avait déposées contre les menaces de mort, le harcèlement et les viols de son ex-conjoint, ainsi que la condamnation de celui-ci à six mois de prison avec sursis pour violences conjugales.
Seuls sept bracelets antirapprochement et vingt-deux ordonnances de protection ont à ce jour été délivrés à La Réunion. Le nombre de téléphones grave danger distribués, trente-cinq seulement, est aussi trop faible, alors même que le dispositif a fait ses preuves en matière de protection et d'accompagnement des victimes. Nous attendons donc un véritable plan d'action de la part du Gouvernement afin de lutter contre les violences faites aux femmes.