Intervention de Nathalie Bassire

Séance en hémicycle du mardi 9 novembre 2021 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission outre-mer (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Bassire :

Le taux de pauvreté s'élève à plus de 30 % en Martinique et en Guadeloupe, à 42 % à La Réunion, à 53 % en Guyane et à 77 % à Mayotte. Si les prestations sociales amortissent partiellement les difficultés, il n'en demeure pas moins que les niveaux de pauvreté des DOM – départements d'outre-mer – ne tiennent pas compte du fait que le coût de la vie y est en moyenne 10 % supérieur à celui de la métropole.

En effet, la vie chère est encore une réalité prégnante dans ces territoires. L'État reconnaît d'ailleurs le problème, dans la mesure où il octroie une prime de vie chère à ses fonctionnaires. Malheureusement, une grande partie de la population ne bénéficie pas de cette aide. Ce phénomène d'appauvrissement tend à s'aggraver depuis la crise sanitaire et, dernièrement, avec l'augmentation du coût du fret.

Par ailleurs, je regrette de n'être pas en mesure de proposer des solutions potentiellement intéressantes et alternatives aux mesures financières, à l'instar du transport de marchandises de nuit, qui pourrait générer des économies en matière de transport et une réduction de la pollution, ou encore dans le domaine de la lutte contre les espèces invasives.

De la même manière, de nombreux sujets liés au logement et à leur insalubrité ou encore à la vie chère ne peuvent être abordés qu'au travers du prisme du programme Conditions de vie outre-mer, c'est-à-dire de manière très limitée, au lieu d'être évoqués dans le cadre d'un budget transparent pour nos territoires ultramarins. Les sujets les plus importants qui nous concernent se trouvent même relégués parmi les articles non rattachés, voire, pour nombre d'entre eux, ont fait l'objet d'amendements déclarés irrecevables.

Pour revenir au présent amendement, le chômage de masse et les bas revenus engendrent une pauvreté accrue dans nos territoires ultramarins, dont le niveau est deux fois supérieur à celui de l'Hexagone. Les familles éprouvent des difficultés grandissantes pour payer leurs factures, se soigner, se déplacer, accéder à la culture ou à l'éducation. C'est pourquoi cet amendement tend à créer le nouveau programme Fonds d'urgence de lutte contre la vie chère dans les outre-mer, qui serait doté de 15 millions d'euros.

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