Intervention de Guillaume Garot

Réunion du mercredi 10 janvier 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur :

Je tiens à remercier les trois intervenants, et notamment Philippe Vigier pour sa hauteur de vue et son courage. Comme Brigitte Bourguignon en son temps, il est en effet l'un de ceux qui ont déjà posé le problème ici, dans cette enceinte. Je suis convaincu qu'il nous faut laisser les étiquettes au vestiaire. Nous devons nous rassembler sur un sujet comme celui-là. Nos concitoyens nous attendent, je le répète. Il faut du courage et de la volonté. Il faut en effet faire prévaloir cette logique d'intérêt général.

Je sais bien qu'il y a des résistances, des oppositions. Avec quelques-uns, et notamment Marc Delatte que je remercie de son assiduité à nos auditions, nous avons reçu l'ensemble des organisations syndicales et professionnelles des médecins. À présent, nous devons trouver des solutions. Il y va de l'intérêt du pays et de la population.

Philippe Vigier appelle à ne pas raisonner uniquement par département ; il a parfaitement raison. Nous devons établir une cartographie précise de l'offre de santé sur les territoires, qui recense tous les médecins, généralistes et spécialistes, afin d'appréhender de manière objective les besoins réels de la population.

Je veux mettre en garde collectivement notre assemblée. Si vous repoussez toutes les solutions, y compris celle de la régulation, vous allez susciter de l'incompréhension et même de la colère. Sinon, je l'ai dit à certaines organisations, ce ne sera plus de la régulation, mais une véritable coercition, parce que les gens n'en peuvent plus. Il faut bien le comprendre. Il faut trouver des solutions nouvelles qui n'ont jamais été mises en oeuvre pour les médecins alors qu'elles ont été mises en oeuvre pour d'autres professions de santé. Pourquoi ne fonctionneraient-elles pas pour la médecine ?

Quant au tiers payant, je maintiens que c'est une avancée pour notre pays, un horizon de progrès social. Je ne nie pas les difficultés techniques qui sont apparues, qu'il faut traiter. Mais c'est à l'État et à l'assurance maladie qu'il revient de trouver des solutions avec les organismes complémentaires, de telle sorte que l'on puisse garantir aux professionnels que le système fonctionnera, en premier lieu dans les centres et les maisons de santé comme le prévoient les articles 2 et 3.

Ne soyons pas frileux. Ce n'est pas parce que c'est difficile que nous devons renoncer. Nous devons trouver des solutions, répondre aux besoins et à l'appel de nos concitoyens pour que chacun puisse avoir accès à un médecin près de chez lui dans notre pays.

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