Intervention de Monique Iborra

Réunion du mercredi 10 janvier 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMonique Iborra :

Cette proposition de loi porte sur un problème que nous connaissons depuis bien longtemps et que personne n'a réglé à ce jour : jusqu'à présent, nous avons davantage traité le symptôme que la maladie.

Les déserts médicaux sont souvent associés à des zones désertées par d'autres équipements et services – notamment les plateaux techniques auxquels peuvent recourir les médecins – et par les entreprises. Les mesures incitatives à l'égard des médecins sont-elles efficaces ? On peut se le demander. La politique de santé est largement tributaire de la politique de l'aménagement du territoire : on a peut-être beaucoup fait pour d'autres, mais pas assez pour les médecins. Quoi qu'il en soit, il faut arrêter d'empiler les mesures incitatives auxquelles plus personne ne comprend rien, qui coûtent très cher à la société et dont l'efficacité reste très limitée. Il faut vraiment passer à autre chose.

La revalorisation de la médecine générale, dont on parle depuis si longtemps, reste un voeu pieux. Or on doit commencer par là, car les jeunes médecins ne veulent pas faire de la médecine générale et ils s'installent très longtemps après avoir obtenu leur diplôme. Personne n'a eu le courage de réformer le numerus clausus, dont on parle aussi depuis longtemps, car les médecins sont opposés à une telle réforme. Ses effets ne seront pas immédiats, certes, mais ils seront à jamais inexistants si elle n'est pas engagée.

La régulation prévue dans cette proposition de loi avait été proposée mais jamais entreprise. C'est bien dommage parce que nous aurions pu en évaluer les effets. On peut imaginer les raisons pour lesquelles elle n'a pas été appliquée.

Le vrai problème reste celui de l'accès aux soins. Dans le département de la Haute-Garonne, qui n'est pourtant pas sous-doté en médecins, nous avons eu d'énormes problèmes pendant les fêtes. Les maisons médicales de garde avaient fermé à midi et il y avait très peu de généralistes d'astreinte. Il faut donc s'interroger sur l'organisation de la permanence des soins, et pas seulement sur le nombre de médecins. Il a fallu réquisitionner des médecins. Les services d'urgence du SAMU ont été complètement embolisés. Je me demande qui assurerait les urgences s'ils n'étaient pas là. Le fait d'avoir plus de médecins sur place ne garantit pas l'accès aux soins.

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