Je vous présente à tous, ainsi qu'à nos compatriotes, mes meilleurs voeux de bonne santé pour la nouvelle année.
Comme cela a été dit, la désertification médicale touche non seulement des territoires, mais aussi des spécialités, y compris en ville, y compris au sein de centres hospitaliers régionaux universitaires (CHRU) : je pense aux anesthésistes, ce qui pose parfois de vrais soucis, notamment dans les maternités. Le mal est plus profond, alors que la santé est une préoccupation majeure. Nous devons tous y travailler.
Les propositions que vous énoncez ici, cher collègue, à savoir le conventionnement territorial et le tiers payant généralisé, sont-elles de nature à résoudre le problème et inciter les médecins à s'installer dans les zones carencées ? Je ne pense pas. J'ai essayé de poser cette question à de jeunes médecins, en leur demandant si cela les attirerait dans les territoires que je connais et qui sont carencés ; leur réponse était clairement négative.
Je crois au contraire qu'il faut identifier les freins à l'installation. Écoutons les jeunes médecins, travaillons avec eux, car ils sont l'avenir et nous avons besoin d'eux. Rendons le territoire attractif avec une autre politique d'aménagement du territoire. J'appelle de mes voeux un véritable plan Marshall, pour la ruralité notamment. Si les territoires sont connectés, s'ils sont accessibles, pourvoyeurs d'emplois pour les conjoints et facilitateurs en mode de garde pour les enfants, les médecins viendront.
Si vous allégez la charge administrative, si vous imaginez des modes d'organisation mieux adaptés aux modes de vie recherchés, aux projets, personnels et familial, du médecin, alors l'installation pourra être durable. Sinon, vous ne ferez que repousser le problème.
Oui, il faut réguler : réguler l'administration, qui ne cesse d'augmenter la paperasse. Redonnons au médecin le temps de soigner. Mettre les moyens financiers pour valoriser les sacrifices réalisés est aussi nécessaire afin d'assurer la permanence des soins que nous souhaitons tous.