Intervention de Thomas Mesnier

Réunion du mercredi 10 janvier 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Mesnier :

Si le diagnostic nous paraît en partie exact, au groupe La République en Marche, ce n'est pas le cas du traitement prescrit. Je crois qu'il constitue même une fausse bonne idée. Se pose notamment la question de la définition des zones sur-denses : je ne connais personne qui dira avoir trop de médecins sur son territoire. Il y a aussi la question des conséquences sur les choix des jeunes médecins dans le cadre de l'exercice libéral. À cela s'ajoute le renforcement des inégalités financières pour l'accès aux soins dans les fameuses zones sur-denses, avec l'augmentation du déconventionnement. Les mécanismes de conventionnement sélectif dans d'autres professions de santé, que vous évoquiez, ne sont pas comparables et les expériences étrangères sont peu concluantes, notamment en Allemagne. Par ailleurs, le principe est très décrié par les médecins. Tous les syndicats et toutes les associations de jeunes médecins se sont exprimés clairement ce matin.

Avec le plan d'accès aux soins, nous proposons une autre solution. Comme la démographie médicale ne va pas cesser de diminuer jusqu'en 2025 – vous l'avez souligné –, il faut réinventer les pratiques, en faisant confiance aux professionnels de santé. Leur confiance en la ministre et la majorité est de retour. Les priorités de ce plan sont le renforcement de l'offre de soins dans les territoires, au service des patients, grâce à une présence médicale et soignante accrue via des aides incitatives renforcées, la généralisation des contrats de médecin adjoint, le développement de la télémédecine, dont les négociations conventionnelles vont débuter en 2018, monsieur Vigier, et une meilleure organisation de santé afin d'assurer une présence soignante pérenne et continue, avec la construction de mille maisons de santé supplémentaires en cinq ans, selon des projets défendus par des professionnels et non par les collectivités locales, car c'est probablement le secret de la réussite. C'est ainsi que nous restaurerons la confiance avec les acteurs des territoires : il faut construire des projets depuis le terrain et innover.

Pour ces différentes raisons, je voterai pour la suppression de l'article.

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