Madame la députée, je sais l'inquiétude des salariés du groupe Lactalis et celle des producteurs laitiers ; mais je sais aussi l'inquiétude des parents dont les enfants sont tombés malades du fait de la contamination à la salmonelle sur le site de Craon. Vous craignez que cette affaire n'entache la réputation et ne fragilise la solidité économique d'une filière, mais en tant que ministre chargé de l'alimentation, j'affirme que la sécurité sanitaire est un préalable et une condition incontournable pour obtenir la confiance des consommateurs dans les produits mis sur le marché et pour assurer la performance globale d'une filière. J'insiste sur le rôle et les responsabilités de chacun dans la chaîne alimentaire : comme dans toute chaîne, les maillons sont interdépendants et chacun est responsable devant les autres. L'entreprise doit mettre à disposition de ses clients un produit sain et parfaitement contrôlé ; les services de l'État, s'assurer de l'efficacité des systèmes de maîtrise des risques de chacun des acteurs. Ces contrôles portent sur l'ensemble de la chaîne alimentaire, de la fourche jusqu'au biberon, et sont opérés de manière complémentaire par les services des ministères chargés de l'agriculture et de l'économie.
À ma demande, j'ai reçu ce matin M. Emmanuel Besnier, le P. -D. G. de Lactalis, et après cette séance de questions au Gouvernement, je réunirai l'ensemble de la filière laitière pour faire le point sur la situation, les actions à conduire et les premiers enseignements à tirer. S'agissant spécifiquement de l'usine de Craon, je me suis assuré auprès du P. -D. G. de Lactalis de la continuité de la collecte de lait et du maintien des salariés du groupe. Quant aux enseignements à tirer de cette affaire, ils s'inscrivent pleinement dans la feuille de route des états généraux de l'alimentation dont s'inspire le projet de loi que je présenterai lors du Conseil des ministres du 31 janvier prochain.