qui se verront privés du principal impôt direct assurant leur indépendance financière. Cette mesure est tout aussi violente pour les 20 % des foyers français restant, qui continueront à la payer !
Selon vous, il faut à tout prix supprimer la taxe d'habitation car elle serait injuste. Mais l'impôt sur le revenu, lui aussi, est injuste car 50 % des Français ne le payent pas ; l'impôt sur les sociétés est injuste, car il concernerait plus les petites entreprises que les grandes ; la TVA est injuste, car elle touche tout le monde. La taxe d'habitation, en réalité, n'est pas plus injuste que les autres ! Les seuls impôts que l'on trouve justes sont ceux que l'on ne paye pas !
Vous voulez étendre la mesure à tous les foyers. C'est donc un financement supplémentaire de 8 milliards, sans l'ombre du début d'un financement – une somme considérable : presque autant que le budget de la justice !
Cet automne, les députés Républicains n'ont cessé de vous interroger sur cette question cruciale : qui paiera la facture ? Augmenterez-vous un impôt national ? Augmenterez-vous la dette et les déficits ? Sur un sujet aussi important, le Gouvernement entretient le flou !
Cette suppression devait être financée par un impôt : Mme Gourault l'a très bien dit, avant d'être contredite par M. Le Maire. Y aura-t-il un nouvel impôt pour financer les recettes manquantes des collectivités ? Telle est véritablement la question. Si ce n'est pas le cas, est-ce la dette ou le déficit qui paieront ?
Vous présentez cette suppression comme un cadeau, mais celui-ci sera payé par ceux qui le reçoivent : c'est une conception assez étonnante du cadeau ! Monsieur le Premier ministre, les Français devront-ils payer plus de TVA, plus de CSG ? Allez-vous réaliser 8 milliards d'euros d'économies supplémentaires quand vous n'arrivez pas à en dégager en 2018 ? Monsieur le Premier ministre, la suppression de la taxe d'habitation n'est-elle pas en réalité une supercherie ?